Offre de thèse : Contribution à l’élucidation de l’origine géographique et des trajectoires de migration possibles des post-larves des gobies amphidromes cosmopolite et endémiques, recrutant dans les rivières de la Réunion, de Mohéli et de Tahiti

Résumé
Dans les Océans Indien et Pacifique, la biodiversité des rivières repose essentiellement sur les espèces amphidromes, parmi lesquelles les gobies endémiques Cotylopus acutipinnis (archipel des Mascareignes, océan Indien), C. rubripinnis (archipel des Comores, océan Indien) et Sicyopterus pugnans (Polynésie, Océan Pacifique) vivent en sympatrie avec le gobie à large répartition Sicyopterus lagocephalus. Ces espèces amphidromes sont caractérisées par un cycle de vie au cours duquel les adultes se reproduisent en rivières ; des larves éclosent des œufs et dévalent les rivières en quelques heures pour atteindre la mer où elles se dispersent pendant plusieurs mois, avant de revenir coloniser les rivières insulaires. Chez l’espèce cosmopolite, la durée de cette phase marine peut permettre une dispersion à l’échelle du sud-ouest du bassin océanique, comme l’attestent des études de génétiques montrant des flux possibles entre La Réunion et Mayotte par exemple. Néanmoins, les trajectoires de migration des larves en mer restent mystérieuses, de même que l’origine géographique des larves recrutant dans une rivière donnée. L’étude que nous proposons vise à étudier la variabilité inter-annuelle des traits d’histoire de vie, dont l’âge des post-larves des quatre espèces au moment de leur recrutement dans les rivières de trois îles (La Réunion, Mohéli (Comores) et Tahiti), en fonction des saisons. Il sera ainsi possible de vérifier si l’endémisme vs le cosmopolitisme des espèces peut être lié à des durées de dispersion larvaire, et à des schémas de migrations différents. Nous envisageons d’investiguer les trajectoires de migrations possibles des différentes espèces en fonction des saisons par une approche de modélisation hydrodynamique, couplée à l’analyse des éléments et traces inclus dans les otolithes par microscopie électronique à balayage ou transmission couplée à un détecteur EDX. Les éléments inclus dans l’otolithe devraient nous renseigner sur l’environnement traversé au cours de la dispersion, ce qui permettra d’identifier les trajectoires les plus probables, parmi celles proposées par le modèle hydrodynamique.

Abstract
In the Indian and Pacific Oceans, river biodiversity is based mainly on amphidromous species, among which the endemic gobies Cotylopus acutipinnis (Mascarene Archipelago, Indian Ocean), C. rubripinnis (Comoros Archipelago, Indian Ocean) and Sicyopterus pugnans (French Polynesia, Pacific Ocean) live in sympatry with the widely distributed goby Sicyopterus lagocephalus. These amphidromous species are characterised by a life cycle in which adults reproduce in rivers; larvae hatch from the eggs and are flushed down rivers within hours to reach the sea where they disperse for several months before returning to colonise island rivers. In the cosmopolitan species, the duration of this marine phase may allow dispersal on the scale of the south-western oceanic basin, as attested by genetic studies showing possible flows between Reunion and Mayotte for example. Nevertheless, the migration trajectories of the larvae at sea remain mysterious, as does the geographical origin of the larvae recruiting in a given river. The proposed study aims to investigate the inter-annual variability of life history traits, including the age of post-larvae of the four species at the time of their recruitment in the rivers of three islands (Reunion, Moheli (Comoros) and Tahiti), according to the seasons. It will thus be possible to verify whether the endemism vs. cosmopolitanism of the species can be linked to different larval dispersal durations and migration patterns. We plan to investigate the possible migration trajectories of the different species according to the seasons by a hydrodynamic modelling approach, coupled with the analysis of elements and traces included in the otoliths by scanning or transmission electron microscopy coupled with an EDX detector. The elements included in the otolith should provide information on the environment crossed during dispersal, which will enable us to identify the most probable trajectories, among those proposed by the hydrodynamic model.

Contact
Céline Ellien, celine.ellien@sorbonne-universite.fr
Maître de Conférences (HDR)
Sorbonne Université
Equipe BIOPAC
Laboratoire BOREA (8067)  Sorbonne Université-MNHN-CNRS-IRD 207-UCBN-UAG
Muséum National d'Histoire Naturelle
43 rue Cuvier, CP26
75231 Paris Cedex 05