Piranhas énivrés, des poissons et des hommes en Guyane

Abstract / Preface

En 1998-2000, des chercheurs de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), du Centre national de la Recherche scientifique (CNRS), de l’Institut national de la Recherche agronomique (INRA), et du Muséum de Genève, se sont associés pour étudier un mode de pêche patrimonial des Wayana (pêche à la nivrée), peuple amérindien du haut Maroni en Guyane. Cette pêche qui utilise le poison végétal de la liane hali hali leur permet de capturer des kumaru, piranhas herbivores, qui occupent une place de choix dans leur alimentation, leur imaginaire et leur cohésion sociale, ainsi que des poissons-roche, poissons-chats cuirassés également très appréciés. Kumaru et poissons-roche vivent dans les zones de rapides du haut Maroni, rapides où poussent les wïja, plantes aquatiques (Podostémacées) accrochées aux rochers qui abritent toute une microfaune recherchée par de nombreux poissons. Les rapides représentent un milieu riche et productif mais également d’équilibre fragile qu’il faut absolument conserver.
Le Muséum national d’Histoire naturelle, l’IRD et l’Aquarium tropical du Palais de la Porte dorée se sont réunis pour exposer différents aspects du travail réalisé avec les Wayana sur le haut Maroni (la biodiversité des rapides, la biologie des kumaru, les modes de pêche des Wayana ainsi que les mythes qui y sont liés) et des poissons vivants de ces zones de rapides.