Les électrorécepteurs présents dans l’épiderme de la tête des alevins de 10 et 12 jours de deux espèces de Mormyridae, Camplyomormyrus cassaicus (Poll, 1967) et Pollimyrus isidori (Valenciennes, 1846), ont été examinés. A ce stade de développement, l’épiderme contient, en plus des organes ampullaires et des knollenorganes présents chez l’adulte, trois autres organes sensoriels : deux types d’organes tubéreux (organes de type A et B) et des promormyromastes. Chacun de ces trois types d’organes possède une seule cellule sensorielle qui présente des caractères typiques des cellules sensorielles d’électrorécepteurs. La cellule sensorielle du promormyromaste est entourée de plusieurs cellules accessoires. La partie apicale de la cellule sensorielle et des cellules accessoires débouche sur une cavité intra-épidermique. La base de la cellule sensorielle des deux types d’organes tubéreux repose sur une plate-forme de cellules accessoires et sa partie libre est isolée dans une cavité limitée par des cellules épidermiques qui émettent de longues microvillosités. Le bord libre de la cellule sensorielle porte aussi des microvillosités. Une fibre nerveuse afférente non myélinisée, après avoir traversé la membrane basale ; se divise en de nombreux rameaux qui contactent la cellule sensorielle du promormyromaste et la base de celle de l’organe tubéreux de type B. En revanche, aucune terminaison nerveuse n’a été observée au contact des cellules sensorielles de l’organe tubéreux de type A. Lorsque l’organe électrique adulte devient fonctionnel, le système électrique larvaire dégénère ainsi que les deux types d’organes tubéreux tandis que le promormyromaste se différencie en mormyromaste. Les Mormyridae possèdent donc un système électrique larvaire complet comprenant à la fois un organe électrique larvaire et plusieurs électrorécepteurs larvaires.