Les rythmes circadiens d’alimentation de plusieurs espèces, choisies en fonction de leur appartenance à des niches écologiques distinctes, et pour leur capacité adaptative aux conditions d’élevage (carpe, Cyprinus carpio; bar, Dicentrarchus labrax; atipa, Hoplosternum littorale; truite arc-en-ciel, Oncorhynchus mykiss; tilapia, Oreochromis niloticus; turbot, Psetta maxima; saumon atlantique, Salmo salar; silure glane, Silurus glanis), ont été étudiés en conditions contrôlées et avec un accès permanent à une source d’aliment, en utilisant des distributeurs d’aliment à la demande reliés à un ordinateur. Toutes les espèces ont exprimé un rythme d’activité alimentaire, à caractère fortement diurne pour certaines d’entre elles, et nocturne pour d’autres. Certaines espèces comme le bar ou la carpe ont cependant démontré leur capacité à inverser leur rythme alimentaire, passant de nocturne à diurne ou inversement, sans que l’origine de ces inversions ait pu être clairement déterminée. L’étude des profils nycthéméraux de variables endocriniennes et physiologiques a permis de confirmer l’existence de fluctuations nycthémérales pour la plupart d’entre elles. Cependant, leur relation avec l’activité alimentaire n’est pas apparue de façon nette, un décalage de l’heure d’alimentation entraînant le plus souvent une diminution de l’amplitude des fluctuations nycthémérales du paramètre étudié, et non une modification de l’heure de son acrophase.