Les poissons lagonaires et récifaux de Nouvelle-Calédonie vivant dans la tranche bathymétrique 0-80 m ont fait l’objet d’un inventaire qui est comparé à un ensemble de 23 inventaires du Pacifique tropical (4 150 taxa, 158 familles). L’ichtyofaune de la Nouvelle-Calédonie comporte 1 659 taxa, dont 1 487 sur la Grande Terre, 702 aux Chesterfield et 659 à Ouvéa. L’ordre d’importance des familles est le même en Nouvelle-Calédonie que dans la plupart des autres régions du Pacifique analysées. Il existe 2 catégories de familles, celles à affinité terrigène ou continentale dont l’importance relative décroît vers l’est, et celles à affinité océanique dont l’importance s’accroît vers l’est. L’ichtyofaune néo-calédonienne présente davantage de similarités avec celle des îles Fidji ou Samoa qu’avec celle de la Grande Barrière de Corail ou de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Cette ichtyofaune comporte aussi de nombreuses espèces dont la distribution est antitropicale. Il semble que la principale voie de colonisation de l’ichtyofaune néo-calédonienne provienne de la Papouasie-Nouvelle-Guinée en passant par les Salomon et le Vanuatu. Très peu d’espèces ont une origine sud australienne ou néo-zélandaise. Les Chesterfield ont probablement joué le rôle de relais entre la Grande Barrière de Corail et la Nouvelle-Calédonie pour nombre d’espèces à affinité terrigène. La proportion d’espèces connues exclusivement de la région néo-calédonienne est élevée, probablement l’une des plus fortes du Pacifique après celle des îles Hawaï et des Marquises.