L’architecture interne de deux petits récifs (16 et 19 modules cubiques de 1 m3) situés dans le Parc national de Port-Cros (France, Méditerranée) à 15 m et 30 m de profondeur a été modifiée in situ après une période d’immersion de 3 ans. Les modules inférieurs ont été cloisonnés pour mimer des habitats naturels attractifs pour les poissons de roche. Le peuplement de poissons des récifs a été étudié avant et après cette manipulation et comparé à celui des zones rocheuses voisines. L’accroissement de la complexité de la structure récifale s’accompagne d’une augmentation significative de la richesse en espèces (40% à 60% pour la richesse moyenne), de la fréquence et de l’abondance globale (50% à 80%). Cette modification d’habitat bénéficie particulièrement aux Diplodus spp., des sparidés à domaine vital relativement large centré autour d’abris rocheux (abondance multipliée par 3 à 6 pour D. vulgaris). Le récif le plus profond, plus éloigné de certains biotopes (bordure côtière, roches, herbier de posidonies), présente une richesse et un renouvellement spécifiques plus faibles que ceux du récif le moins profond. Le peuplement des roches voisine ne s’est pas modifié au cours de la même période.