Dans le domaine de la nutrition des poissons d’intérêt aquacole, l’augmentation du taux de glucides digestibles dans l’aliment permettrait de réduire l’apport de protéines. Toutefois, la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) est considérée comme peu tolérante au glucose, comme le montre l’apparition d’une hyperglycémie postprandiale prolongée après apport d’un taux élevé de glucides alimentaires. L’ingestion de glucides provoque bien une augmentation de la sécrétion d’insuline et la présence de récepteurs fonctionnels à l’insuline a été démontrée. Afin d’expliquer le profil “diabétique” de la truite arc-en-ciel, l’absence d’expression dans le foie d’une enzyme impliquée dans l’homéostasie glucidique, la glucokinase (GK ou HK-IV), a été fortement suggérée. Dans ce contexte, nous avons cloné des sondes moléculaires partielles du gène GK chez trois espèces de poissons présentant des tolérances différentes au glucose: la truite arc-en-ciel, la daurade royale (Sparus aurata) et la carpe commune (Cyprinus carpio). Nous avons mis en évidence, pour la première fois chez ces trois téléostéens, l’existence d’un gène de type GK exprimé dans le foie. Son expression semble induite par un apport alimentaire riche en glucides digestibles. Ces résultats nous incitent à explorer d’autres mécanismes impliqués dans l’homéostasie glucidique chez les téléostéens.