L’effet du rapport protéines digestibles/énergie digestible (DP/DE) sur le dépôt lipidique, la péroxydation des lipides musculaires et l’activité des enzymes de la lipogénèse est évalué chez la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) et le bar (Dicentrarchus labrax). Des régimes expérimentaux combinant deux niveaux de protéines (43 et 52% de la matière sèche (MS) dans le cas du bar et 38 et 45% MS dans le cas de la truite) et différents rapports DP/DE (entre 17 et 26 mg/kJ), obtenus par ajustement de l’incorporation des lipides et glucides, sont testés en triplicat pendant 12 semaines durant lesquelles les animaux sont nourris manuellement, à satiété visuelle. L’ensemble des résultats concernant la croissance et l’efficacité d’utilisation de l’aliment et des nutriments indique que chez la truite le rapport optimal DP/DE se situe entre 17 et 19 mg/kJ. Chez le bar, le rapport optimal est de 19-20 mg/kJ. La composition corporelle des truites entières, à la fin de la période expérimentale traduit, indépendamment du taux d’incorporation protéique, une augmentation de la teneur en lipides corporels avec l’élévation des lipides des aliments. Chez le bar, la composition corporelle des poissons n’est pas significativement affectée par les régimes alimentaires testés. Concernant la teneur en lipides tissulaires, il se confirme chez la truite, une augmentation du dépôt lipidique au niveau des viscères pour les animaux nourris avec les aliments à forte teneur énergétique. Chez le bar une tendance similaire est observée, mais le principal site de stockage des lipides est le foie. La cinétique de péroxydation des lipides musculaires montre que les muscles des poissons nourris avec les aliments les plus riches en lipides sont les plus susceptibles aux phénomènes d’oxydation. L’activité des enzymes de la lipogénèse apparaît fortement dépendante de l’alimentation: l’augmentation de l’ingéré lipidique diminue l’activité de la glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD), de l’enzyme malique (EM) et de l’acide gras synthétase (AGS). Les activités de la G6PD, EM et AGS sont positivement corrélées avec l’ingéré glucidique. La G6PD serait la principale enzyme génératrice de NADPH nécessaire au fonctionnement de l’AGS.