Les sciences centrées sur les objets (ichtyologie, entomologie, ornithologie, etc.) sont traversées par des régimes de preuves et des méthodes de travail très diversifiés. Ici on développe le point de vue selon lequel la structuration sociale de la science et la formation par la recherche doivent s’organiser selon un régime de preuves et des concepts communs plutôt que sur des objets communs. C’est ainsi que les jeunes chercheurs sont les mieux formés. La synthèse des données sur des objets communs est plus une affaire de communication, de diffusion des connaissances et de sociétés savantes que d’intitulés officiels de laboratoires. En d’autres termes, la meilleure stratégie pour l’ichtyologie est d’irriguer de ses jeunes acteurs les diverses structures de recherches centrées sur des types de questions. Car c’est – pour le moment – ce qui maximise le renouveau des générations. L’ichtyologie ne garantit pas son avenir en s’affirmant elle-même politique de recherche, mais en récupérant ces jeunes chercheurs pour opérer les synthèses légitimes au sein des sociétés savantes.