L’examen des collections ichtyologiques de Berlin et de Londres a permis de localiser les séries-types et de désigner les lectotypes de Myletes rubripinnis Müller & Troschel, 1844, et de Myletes asterias Müller & Troschel, 1844, deux espèces décrites du Guiana et placées en synonymie par les auteurs récents. Myletes asterias est l’espèce-type de Myloplus Gill, 1896 déclaré sous-genre de Myleus Müller & Troschel, 1844. L’examen des types et de matériel complémentaire des Guyanes et de l’Amazone montre que Myletes asterias diffère de Myletes rubripinnis par plusieurs caractères anatomiques du neurocrâne liés à la taille réduite du frontal. Myletes ellipticus Günther, 1864, espèce-type d’Orthomyleus Eigenmann, 1903, et Myloplus schulzei Ahl, 1938, sont synonymes de M. asterias. Myletes luna Valenciennes, 1850 est synonyme de M. rubripinnis. Myloplus Gill partage, avec Myleus tometes Valenciennes, 1850, Mylesinus Valenciennes 1850 et Ossubtus Jégu, 1992, plusieurs caractères uniques chez les Serrasalminae : présence d’un second lobe anal chez les mâles, situé au niveau des rayons branchus 15-19 ; présence de rayons transformés à l’anale et à la dorsale des mâles ; fosse orbitaire largement ouverte ; fosse dilatatoire étroite. Mais Myloplus partage aussi plusieurs symplésiomorphies avec le groupe souche des Serrasalminae. Myleus, Tometes, Mylesinus et Ossubtus présentent une série de caractères uniques chez les Serrasalminae qui ne sont partagés ni par Myloplus ni par le groupe souche des Serrasalminae. Ces éléments soutiennent l’hypothèse de paraphylie de Myleus sensu Géry, 1972, proposée par Ortí et al. (1996). Myloplus Gill est validé comme genre différent de Myleus. Myletes asterias et M. rubripinnis sont placées dans Myloplus.