Après avoir rappelé la signification donnée au mot amphihalin, le fait est souligné que, pendant longtemps, on a insisté sur le ou les facteurs du milieu qui imposent et guident les migrations sans se préoccuper de savoir pourquoi le déclenchement, puis l’accomplissement d’une migration se manifestaient à tel ou tel moment du cycle vital. En fait, le déclenchement d’une migration, au moins celle d’une partie importante d’une population donnée, se produit, le plus souvent, sous l’action de facteurs externes intervenant sur un organisme physiologiquement préparé et son déroulement comprend plusieurs étapes aux mécanismes divers, internes et externes. Les facteurs externes sont sans doute très variés et concernent d’abord le milieu aquatique lui-même, d’où l’importance des données de la limnologie et de l’océanographie. Mais il faut connaître aussi l’état physiologique dans les temps précédant la migration et au moment du déclenchement de celle-ci, pour comprendre la nature du conflit (conflit dominant la scène, mais qui n’exclut pas certains aspects de collaboration) qui se produit alors entre le milieu ambiant et l’organisme, d’où la nécessité de prendre en compte l’écophysiologie.