Rapport d’activité relative à la conférence IPFC

Rapport d’activité relative à la conférence IPFC

 « Indo-Pacific Fish Conference » du 02 au 06 octobre 2017 à Papeete, Tahiti

Veuillez trouver le rapport d’activité relative à la conférence IPFC. Le programme scientifique (annexe 1) et les actes du colloque (annexe 2) seront fournis sur demande. Le nombre de personnes venues à la Maison de la Culture (lieu de la conférence) pour assister à l’IPFC est de 1120. De nombreuses manifestations ont eu lieu pendant cet IPFC à la Maison de la Culture : conférences en elle-même, journée des enfants, conférences grand publiques, émissions de télévisions et de radio.

http://ipfc10.criobe.pf/

1) Présentations scientifiques lors de l’IPFC

Nous avons eu 586 participants au colloque IPFC du lundi 02 au vendredi 06 octobre. Ces participants venaient des différents pays de l’Indo-Pacifique, mais aussi du monde entier (United Arab Emirates, Argentina, American Samoa, Australia, Belgium, Brazil, Bahamas, Canada, Switzerland, Chile, China, Germany, Fiji, France et ces territoires d’Outre-mer (Polynésie française, Nelle Calédonie, Réunion, Mayotte), Great Britain, Hong Kong, Kenya, Korea, Monaco, Malaysia, New Zealand, Panama, Philippines, Portugal, Palau, Russia, Saudi Arabia, Sweden, Taiwan, USA, Western Samoa, South Africa). Pendant l’IPFC, nous avons programmé 3 conférences plénières, 398 conférences et 56 posters (pour plus d’info, voir : https://ipfc10.criobe.pf/). Ces présentations orales ou sous forme de poster ont été réparties en 8 thématiques :

  • Origin, Evolution, Taxonomy and Bio/Phylogeography of Indo-Pacific Fishes
  • Fisheries and Aquaculture in Indo-Pacific 
  • Recent advances in the study of coral reef fishes
  • Biology, Ecology, Ethology and Conservation of Sharks, Rays and Top-predators
  • Freshwater, Diadromous, Cryptobenthic, Mesophotic and Deep-Sea Fishes
  • Fish facing local and global threats and potential solutions
  • Long Term Monitoring in Indo-Pacific Fishes
  • The future of fish and human interactions.

Lors de la conférence, nous avons reçu 15 chercheurs ayant participés à plus de 5 IPFC. Nous leur avons remis un livre retraçant les 10 IPFC depuis 1981.

Lors de la conférence, nous avons remis les prix « Bleeker awards » à deux éminents chercheurs : David Bellwood, chercheur en Australie ; et Keichii Matsuura, chercheur au Japon. Après leur plenary talk du vendredi après-midi, nous leur avons remis un prix.

David Bellwood, James Cook University: Ecology / Why fishes matter

Keiichi Matsuura, National Museum of Nature and Science: Systematic / The Kuroshio Current, an invisible barrier to shallow-water fishes of southern Japan

Lors de la conférence, nous avons remis un prix à René Galzin et Mireille Harmelin-Vivien pour leur carrière en ichtyologie dans l’Indo-Pacifique.

2) Journée de sensibilisation des élèves de Polynésie française pendant l’IPFC

Plus de 200 collégiens (élèves de 3e des collèges de Taunoa, Tipaerui et La Mennais) et 200 lycéens (élèves de Première des lycées de Paul Gauguin, Raapoto et La Mennais) ont assisté aux ateliers et conférences qui leur étaient destinés le mercredi 04 octobre de 08 h à 11 h. L’objectif était de sensibiliser les élèves à leur environnement via le programme suivant :

Conférences et Ateliers sur « la Protection et la Gestion de notre environnement »

Mercredi 4 octobre 2017 de 08 h à 11 h Maison de la Culture, Papeete, Tahiti

Dans le cadre du colloque sur « Biologie, Savoirs ancestraux et Gestion : Les poissons de l’Indo-Pacifique face aux changements climatiques » (IPFC - https://ipfc10.criobe.pf/), différents organismes de recherche (CRIOBE, IRD, IFREMER, MNHN, Univ. de Liège, Univ. d’Aix-Marseille, AIEA - Monaco), l’Université de Polynésie française, les services du Pays (DRMM), des associations (Te Mana o Te Moana) et des partenaires de l’IPFC (Renault) s’associent pour offrir aux collégiens et aux lycéens de Tahiti une demi-journée de sensibilisation à la protection de l’environnement. Des conférences et des ateliers sur la Protection et la Gestion de notre environnement seront organisés à la Maison de la Culture le mercredi 04 octobre 2017 de 08h à 11h. Nous proposons l’organisation suivante : de 8h15-9h30, les collégiens sont dans le Grand Théâtre (GT) pour écouter les conférences et les lycéens sont dans le hall du GT pour les ateliers. Puis, de 9h45 – 11h, on inverse. Les conférences sont en français et durent de 10 min dans le GT (sauf une conférence qui sera en anglais pour les Lycéens). Les ateliers durent 10 min afin de permettre aux élèves d’assister à tous les ateliers.

Ordre des conférences :

1) « Les requins: pour les étudier et les protéger ? » par Eric Clua (CRIOBE)

2) « Les ‘poissons grimpeurs’ de cascade » par Clara Lord et Philippe Keith (MNHN – Muséum de Paris)

3) « Acidification des océans, Changement climatique sur le corail et Solutions des scientifiques » par Dr. Marc Metian (AIEA - Monaco) et Dr. Laetitia Hédouin (CRIOBE)

4) « Communication chez les poissons coralliens » par Dr. Frédéric Bertucci (CRIOBE) et Dr. Eric Parmentier (Univ. de Liège, Belgique)

5) « La pollution sonore et les voitures électriques » par Laurent Mallet (Renault)

6) « Le projet d’éco-sentinelles Hei Moana » par Vie Stabile (Te Mana o Te Moana)

7) « La génomique au service de la société et de l'environnement » par Céline Reisser & Jérémy Le Luyer (IFREMER)

Ateliers organisés :

1) « Un œil sur le corail » organisé par Dr. Laetitia Hédouin (CRIOBE), Antoine Puisay (CRIOBE), Yann Lacube (CRIOBE), Marguerite Taiarui (CRIOBE), Dr. Chloé Brahmi (UPF)

2) « La Biodiversité des poissons et le PGEM » organisé par Dr. René Galzin (CRIOBE), Dr. Mireille Harmelin-Vivien (Univ. d’Aix-Marseille), Dr. Bruno Frédérich (Univ. de Liège), Hugo Jacob (CRIOBE), Dr. Marc Taquet (IRD)

3) « Projet d’éco-sentinelles Hei Moana » organisé par Vie Stabile (Te Mana o Te Moana)

4) « La pollution sonore et les voitures électriques » par Laurent Mallet (Renault), Patrick Saphar (Renault)

5) « Formations et Métiers dans le secteur piscicole avec un focus sur la filière du Paraha peue et celle de la diversification et du suivi de la santé des cheptels » organisée par Dr. Moana Maamaatuaiahutapu (DRMM)

6) « Les anguilles de Polynésie française et la Gestion de l’eau douce » organisée par Sébastien Darnon (Marama Nui), Herehia Helme (CRIOBE & Marama Nui)

7) « A quoi ressemble la vie d'une larve d'huître perlière » organisée par Dr. Alain Lo-Yat (IFREMER)

3) Conférences de sensibilisation du grand public

Plus de 250 personnes ont assisté aux deux conférences « grand public » organisées le mercredi 04 octobre de 19h à 21h. Les deux conférenciers étaient : Daniel Pauly et Eric Parmentier (voir leurs résumés ci-dessous).

« Le monde du silence, la fin d’un mythe »

par Prof. Eric Parmentier (Université de Liège, Belgique & CRIOBE Moorea)

Les récifs coralliens représentent moins de 1% de la surface des océans et pourtant ils sont l’un des plus hauts lieux de biodiversité de la planète puisqu’ils hébergent près de 25% de la biodiversité marine. Ces récifs sont toutefois extrêmement sensibles aux perturbations naturelles et anthropiques. On estime que 20% des récifs coralliens ont définitivement disparu, 25% sont actuellement soumis à une forte pression humaine et 25% seront menacés d’ici 2050. Dans ce contexte, il est urgent d’accroitre les connaissances scientifiques sur les récifs coralliens afin de mieux les protéger sur le long terme. Ainsi, il y a dix ans, David Lecchini (chercheur au CRIOBE) et Eric Parmentier (chercheur à l’Univ. de Liège) se sont lancés dans l’étude de la communication chez les poissons dans les récifs coralliens en Polynésie française afin de comprendre les interactions des poissons entre eux et aussi avec leur environnement face aux changements climatiques.

En effet, pour aller se reproduire dans l'habitat parental, les anguilles et les saumons utilisent une orientation chimique, les insectes et les oiseaux une orientation basée sur les étoiles, les requins et les baleines une orientation magnétique. Ces quelques exemples montrent les diverses formes de l'information qu'utilisent les animaux pour rechercher un habitat particulier. Le Commandant Cousteau considérait l’océan comme un "monde de silence". Selon lui, seuls les mammifères marins communiquaient dans l’océan. Or, une des grandes avancées faites par l’Univ. de Liège et le CRIOBE sur ces dernières années a été de démontrer que “les poissons parlent aux poissons”. Cette communication acoustique est essentielle dans de nombreux processus clés du cycle de vie des poissons comme lors du recrutement des larves dans les récifs après leur phase océanique dispersive, ou lors des interactions entre les poissons adultes pour la défense d’un territoire, pour la recherche d’un partenaire sexuel. Hélas, cette communication entre individus, qui est essentielle au maintien de la Biodiversité dans les récifs coralliens, est menacée par des perturbations tant locales (ex. pollution, surpêche, aménagement littoral) que globales (ex. réchauffement des eaux, modifications des évènements climatiques).

La conférence du mercredi 04 octobre à la Maison de la Culture (TFTN – Grand théâtre) de 19 h à 20 h permettra de présenter ces recherches faites sur la communication acoustique chez les poissons de récifs coralliens et ainsi mettre fin à la célèbre phrase du Commandant Cousteau sur le monde du silence !!!

« L’évolution de la pêche dans le monde : quel futur et quelles améliorations possibles»

par Prof. Daniel Pauly

  Auparavant, les océans, et notamment l’océan Pacifique, étaient protégés par leur immensité, leur profondeurs et les dangers de la navigation. Avec la révolution industrielle à la fin du 19ème siècle, l’utilisation des énergies fossiles et le développement de nouvelles technologies ont permis une expansion incessante de la pêche industrielle à grande échelle et sur l’ensemble des océans. Cela a eu pour effet d’entraîner une réduction massive de la biomasse des poissons du large. La diminution des stocks et des rendements de pêche a par la suite entraîné une dépendance des flottilles industrielles aux subventions. C’est pourquoi les flottilles de l'Asie de l'Est, en particulier chinoises, remplacent peu à peu les flottilles européennes le long des côtes des pays en développement, qui eux ne disposent que de pêcheries artisanales côtières et souffrent d’une forte croissance démographique. On assiste aujourd’hui à une situation tout à fait improbable : d’un côté les prises mondiales ne cessent de diminuer, malgré – ou plutôt à cause – des efforts de pêche toujours plus importants ; d’un autre côté les subventions gouvernementales à la pêche industrielle persistent et le monde tolère le quasi esclavagisme de marins pêcheurs sur des bateaux en haute mer, et ce pour exploiter les derniers stocks disponibles. Au contraire, une politique raisonnable serait que l’ensemble des pays pêcheurs participe à la restauration des populations de poissons, en instaurant des quotas faibles et des zones fermées à la pêche, afin de pratiquer une pêche durable. Ceci, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, permettrait d’augmenter les rendements, et surtout la rentabilité de la pêche. La fermeture des eaux internationales à toutes formes de pêche irait dans le même sens. Cela permettrait, non seulement d’augmenter les captures de thon (leur population pourrait se régénérer dans ces zones non pêchées), qui seraient pêchés uniquement dans les Zones Economique Exclusive des pays, mais également d’améliorer l’équité avec cette nouvelle répartition des prises. En effet, cela permettrait à davantage de pays de bénéficier d'une ressource actuellement exploitée principalement par quelques pays et pêcheries industrielles.

4) Aide pour l’organisation et le bon déroulement de l’IPFC

Grâce à une collaboration entre le CRIOBE/IRCP et le Lycée Hôtelier de Tahiti, l’organisation du colloque s’est merveilleusement bien déroulée. Nous tenons donc à remercier pour leur appui quotidien dans la logistique de l’IPFC : le staff du Criobe (20 personnes en appui), le staff de la Maison de la Culture, les élèves ‘restauration’ (44 élèves) et les élèves du BTS Tourisme (20 élèves) du Lycée hôtelier.

5) Suivi de la conférence par la presse

L’IPFC a été suivi par de nombreux médias dont la presse écrite et la télévision. Ainsi, nous avons eu : 2 articles dans Tahiti Info, 3 articles dans la Dépêche, 4 émissions radio (radio Polynésie Première : Invité Café, Rencontres – 2 reportages, C’est que du bonheur) soit un total de 2 h 28 min d’émission à la radio ; plus de 1000 tweets sur le site de l’IPFC ; 2 interventions en Polynésien et 2 interventions en Français sur le plateau des journaux TV du soir (TNTV et Polynésie Première), 6 reportages télévisuels (émissions Meli-Melo – 2 reportages, JT Vert – 2 reportages, Fare Maohi, Manihini) et 21 bandes annonces événementielles à TNTV, soit un total de plus de 1 h 30 de télé ; et 3 h de conférences filmées par TBS5 et retransmis sur Net-Fenua.

Nous avons aussi réalisé des supports de communication (banderoles, plus de 100 affiches oriflammes, roll-up, etc.) placés chez les commerçants de Papeete, à la Maison de la Culture et aussi dans le centre de Papeete afin de communiquer vers le grand public.